Participer à une telle
organisation relève du rêve et pour la FFCT, l’enjeu est de taille.
L’objectif consiste à conduire un groupe de 115 cyclotouristes
(participants et organisateurs) en toute sécurité sur plus de
12 000 km à travers l’Europe, l’Asie et la Chine, tout en étant les
ambassadeurs de la France et du cyclotourisme auprès des peuples
rencontrés. Le choix du parcours a été effectué selon 3 critères :
-
distance,
-
facilité d’accès
-
et sécurité.
Reconnu de bout en bout par
une équipe du comité d’organisation, l’itinéraire a été validé par
les autorités des 12 pays traversés. Après étude des différentes
options possibles, l’itinéraire a été volontairement conçu autour de
3 cours d’eau parmi les plus longs au monde : le Danube, la Volga et
le Fleuve Jaune. Dès le départ de Paris, le cap sera mis à l’Est, en
direction de la Champagne, la Franche-Comté et l’Alsace via Provins,
Troyes, Langres, Vesoul et Mulhouse pour franchir de Rhin.
Le Danube en conducteur
La première ville allemande sera
Fribourg puis dans la forêt noire, nous viserons les sources du
Danube à Donaueschinguen. Nous emprunterons en partie l’Eurovélo6
balisée jusqu’à Passau puis nous poursuivrons la progression
(toujours le long du Danube) vers Linz, Melk et Vienne en Autriche.
La Hongrie recevra les cyclotouristes à Gyor et Budapest. La Serbie
et sa capitale Belgrade sera atteinte après un mois de route.
Drobeta, Craïova, Bucarest…, la traversée de l’accueillante Roumanie
nous conduira en douceur vers la mer noire jusqu’à Galati. Nous ne
manquerons pas de faire une courte incursion en Moldavie. Ensuite
changement de décor ! L’immensité de l’Ukraine nous attend via
Odessa, Melitopol, Mariùpol. La suite du périple se déroulera en
Russie par Rostov et Volgograd (ex Stalingrad). Nous descendrons le
long de la fascinante Volga jusqu’à Astrakan.
Jusqu’au bout de la steppe.
Nous nous engagerons alors pour une longue traversée. Non pas du
désert, mais des steppes du Kazakhstan. L’occasion d’implanter les
premiers bivouacs et de connaître la vie en autarcie. Une liaison
ferroviaire est envisagée entre Atiraw et Toré-tam avant d’atteindre
le centre d’essai spatial soviétique de Baïconour. Le voyage se
poursuivra en direction du Kirghizistan et sa capitale Bishkek. Au
pays des yourtes et des chevaux, le décor est merveilleux,
mystérieux et montagneux. Dans cette lointaine contrée entourée de
hautes montagnes et de neiges éternelles. Ici, au bout du bout du
monde, les cyclos seront aussi discrets que …martiens. Nous aurons
alors près de 8000 km au compteur ! Toit de l’expédition, il nous
faudra alors franchir des cols à plus de 3 000 m dans des paysages
somptueux en contournant le lac Isik-köl (2ème lac naturel au monde
de part sa superficie). Une seconde incursion au Kazakhstan avant de
passer la frontière chinoise le 16 juin.
Atteindre l’Empire du milieu.
Déjà 3 mois d’aventures et
l’Empire du milieu est atteint. Une halte forcée au lac Hu à 2000m
d’altitude. La vie s’organise. Les plus grandes « nomadisations » ne
sont-elles pas celles qui mènent de bivouac en bivouac? Le cap est
mis sur la première grande ville chinoise : Urùmqi (prononcez
Oulmoutchi !). Une partie désertique sera alors effacée en train de
nuit, jusqu’aux grottes de Minghoshan. Chaleur oblige sur cette
pointe désertique « du Gobi ! ». Puis ce sera la longue descente sur
Xi’an, ville historique réputée pour ses remparts, son armée de
soldats enterrés et sa grande pagode. Là, il ne restera « que » 1
300 km à accomplir et 2 semaines de vélo pour toucher au but. Un
second groupe, d’environ 200 cyclotouristes dont 23 jeunes
représentant toutes les régions métropolitaines et la Réunion,
partis de France à la mi-juillet en avion, nous rejoindra à Xi’an
pour terminer «le grand voyage». Epris de curiosité et soucieux des
échanges interculturels. Le fleuve jaune, le bien nommé, a tracé son
lit dans les canyons arides du plateau de Loss. Nous le longerons et
il fera très chaud. Chaque soir, l’étape se situera dans de
« petites villes » de … 2 millions d’habitants : Xinxiang, Anyang,
Xintai, Shijiazhuang, ça grouille de toutes parts. Chine, terre de
vélo? Omniprésent certes mais force est de constater qu’il est petit
à petit supplanté par la voiture. Qu’importe, les 300 ambassadeurs
du cyclotourisme français n’auront plus alors qu’une seule idée en
tête: atteindre le pied de la Grande muraille et Pékin tout en se
rappelant les paroles d’Antoine de Saint-Exupéry «fais de ta vie
un rêve et de ce rêve une réalité »
Jean-Michel
Richefort
(Directeur technique
national) |